En 2024, moins d’un tiers des Français estime que sa pension couvrira correctement ses besoins. Le taux de remplacement, souvent inférieur à 75 %, laisse apparaître un écart entre revenus d’activité et revenus perçus à la retraite.
Les dispositifs de capitalisation, longtemps considérés comme accessoires, prennent aujourd’hui une autre dimension. Pour ceux qui s’interrogent sur leur avenir financier, de multiples pistes existent : cadres réglementés ou alternatives privées, chaque formule a ses règles du jeu, ses leviers fiscaux, et ses conditions d’accès précises.
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Pourquoi le montant de la retraite ne suffit-il souvent pas à maintenir son niveau de vie ?
Allons droit au but : la pension se réduit, et rares sont ceux qui y échappent. Le taux de remplacement navigue désormais entre 50 et 75 %, bien loin du revenu touché lors des dernières années d’activité. En 2024, franchir le cap des 64 ans, âge légal, revient souvent à découvrir que la réalité du montant de la retraite est bien en retrait des attentes.
Voici ce qui creuse cet écart :
- La décote s’applique aux carrières incomplètes ou aux départs anticipés.
- Les périodes de chômage, d’inactivité ou de temps partiel sont visibles sur le relevé et réduisent mécaniquement le revenu de retraite.
- Les plafonds propres à la retraite complémentaire varient, tout comme les règles de calcul, d’un régime à l’autre.
Si le parcours a été marqué par des embûches, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ex-minimum vieillesse) offre un filet, mais la différence avec un revenu d’activité reste flagrante. À l’opposé, la surcote, accordée aux carrières longues, concerne une minorité.
Le passage à la retraite rime ainsi avec baisse de revenus pour la majorité. Mieux vaut s’y préparer sans tarder, car ni les évolutions démographiques ni les ajustements budgétaires n’annoncent de coup de pouce automatique.
Panorama des solutions pour compléter ses revenus à la retraite
S’appuyer uniquement sur la pension de base, c’est naviguer à vue. Plusieurs solutions peuvent générer un complément durable : l’assurance vie se distingue par sa souplesse d’utilisation, la possibilité de retirer en capital ou de choisir une rente viagère, couplée à une fiscalité allégée après huit ans. Le plan d’épargne retraite (PER) a connu un fort engouement : chaque versement construit une épargne qui pourra être libérée au moment de cesser l’activité, en rente ou en capital.
L’immobilier locatif occupe aussi une place de choix. Acheter pour louer permet de générer des revenus récurrents. Les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) rendent l’immobilier plus accessible et moins contraignant côté gestion, même si la fiscalité doit toujours être anticipée, et la revente peut demander du temps.
Le cumul emploi-retraite gagne du terrain : revenir sur le marché du travail ou prolonger son emploi à temps partiel permet d’augmenter ses ressources, dans les limites fixées par les régimes concernés.
Enfin, l’ASPA reste un filet pour ceux dont les ressources sont faibles, cette allocation tenant compte de toute forme de revenus, patrimoine inclus.
L’essentiel est d’anticiper, combiner plusieurs solutions selon son parcours, et d’intégrer les spécificités fiscales de chacune.
Quelles stratégies privilégier selon sa situation personnelle ?
Aucune recette universelle : la solution dépend du profil, du patrimoine, du niveau de risque accepté et des projets. Pour ceux qui approchent la retraite, la gestion pilotée sécurisée dans un PER permet de préserver le capital. Les jeunes actifs, eux, pourront viser davantage de dynamisme et d’exposition aux marchés, quitte à ajuster progressivement leur allocation avec l’âge.
Prendre le temps d’analyser son parcours professionnel est fondamental : le relevé de carrière permet d’identifier d’éventuels oublis ou manques, de rectifier des anomalies et de simuler différents scénarios (départ anticipé, rachat de trimestres, prolongation d’activité…).
Ceux qui disposent déjà d’une réserve d’épargne arbitreront entre liquidité et avantage fiscal. L’assurance vie, notamment une fois la barre des huit ans franchie, conserve toute sa pertinence. Pour d’autres, le PER, grâce à la déductibilité des versements, permet de maximiser chaque euro investi tout en modulant le capital récupérable à la sortie.
Pour structurer son épargne et préparer au mieux la retraite, trois principes s’imposent :
- Démarrer, même petit à petit : la régularité et la durée font la différence sur le long terme.
- Choisir des supports adaptés : plus risqués pour les jeunes, progressivement plus prudents à mesure que l’échéance approche.
- Solliciter un professionnel pour affiner les choix patrimoniaux et fiscaux.
Ce n’est pas sur un coup de chance, mais avec méthode que s’édifient les meilleures stratégies.
Conseils pratiques pour sécuriser et optimiser ses compléments de retraite
Penser à sa retraite, ce n’est pas uniquement une affaire de chiffres : bâtir un projet de vie, s’investir dans les associations, tendre la main à ceux qui débutent, ou renouer avec des passions délaissées jouent aussi leur rôle dans l’équilibre.
Sur le plan financier, chaque détail compte. Les carrières hachées peuvent parfois s’améliorer via le rachat de points. Une majoration pour tierce personne peut également être obtenue en cas de perte d’autonomie, sous conditions strictes, et certains droits sont cumulables. Renseignez-vous, confrontez les possibilités.
Un suivi précis de ses relevés reste incontournable. Actualisez vos informations, vérifiez chaque étape, car une omission sur un relevé peut aboutir à une perte sèche. Les simulateurs officiels offrent un précieux panorama pour comparer les scénarios : sortie en capital, rente viagère, possibilité de cumul partiel d’activité ou non. Miser uniquement sur le montant de la pension sans optimiser la gestion de son patrimoine, c’est s’exposer à de mauvaises surprises.
Gardez le contact avec ceux qui partagent vos interrogations : l’expérience des autres réserve parfois de bonnes surprises, de nouveaux leviers, de nouveaux soutiens. Préparer sa retraite, c’est cultiver sa liberté, refuser l’immobilisme, et garder toujours le goût de l’avenir.


